Et si donner un rein, un foie ou de la moelle devenait un acte simple, encadré et surtout digne ? C’est le défi qu’a tenté de relever le gouvernement camerounais à travers un nouveau projet de loi présenté le 06 juillet dernier, devant le Sénat par le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie.
Structuré en 9 chapitres et 55 articles, le texte vise à réglementer le don, la récupération et la transplantation de matériel biologique humain. Objectif affiché : garantir la sécurité des patients, la traçabilité des actes médicaux, et surtout, protéger la dignité des donneurs dans un contexte éthique parfois flou.
Devant un hémicycle attentif, le ministre a défendu une vision claire : « moderniser notre système de santé sans renier notre humanité ». Au centre des échanges : le consentement éclairé, la sécurité des tissus biologiques, les critères d’agrément des centres de greffe, et la lutte contre la marchandisation des organes.
Un signal fort pour l’Afrique centrale
Alors que de nombreux patients camerounais attendent une greffe pour survivre, le pays reste freiné par l’absence d’une culture du don. Le texte entend justement décloisonner le sujet, en adaptant les normes internationales aux réalités locales, religieuses et culturelles.
Les sénateurs ont salué un texte à la fois ambitieux et nécessaire. S’il est adopté, ce projet de loi pourrait poser les fondations d’un système national de greffe plus équitable, tourné vers la solidarité, la science et l’espoir partagé.
Avec ce projet de loi, le Cameroun pourrait devenir un pays pionnier en Afrique centrale en matière de transplantation encadrée. Les 38 greffes déjà réalisées ne sont plus des exploits isolés, mais les premiers jalons d’un système de santé plus humain, plus équitable et plus résilient.
Adolphe B.
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