« Trop populaire pour être ignoré, trop controversé pour rester inchangé. » C’est sous ce paradoxe que le Bôme François, célèbre onguent camerounais aux mille vertus supposées, s’est engagé dans un virage historique : la signature d’une convention avec le LANACOME (Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Médicaments et d’Expertise).
Dans un climat de vigilance sanitaire croissante, François Santé Sarl, l’entreprise promotrice du produit, s’est rapprochée de l’institution publique de contrôle afin d’entamer une mise en conformité rigoureuse. À la clé : contrôle qualité, encadrement des pratiques de formulation, formation du personnel et révision des allégations thérapeutiques. « Il ne s’agit plus de rester dans la tradition populaire. Il faut désormais passer à une logique de responsabilité scientifique. », a affirmé le Pr Rose Ngono Mballa, Directrice Générale du LANACOME.
Depuis plusieurs années, le Bôme François est omniprésent dans les marchés, les taxis, les postes radio… vanté pour soulager presque tous les maux. Mais son parcours réglementaire était jusqu’ici incertain, suscitant autant l’enthousiasme du public que la réserve des professionnels de santé.
Une ère nouvelle
Avec cette convention, l’entreprise s’engage à installer son propre laboratoire de contrôle et à se soumettre aux normes internationales, notamment en matière de sécurité des produits destinés à la consommation humaine. « Nous voulons lever les doutes, professionnaliser notre processus et défendre l’industrie locale avec rigueur », a déclaré François Ekouma Ananga, PDG de François Santé.
Ce partenariat marque un tournant pour l’industrie cosmético-thérapeutique camerounaise, souvent tiraillée entre tradition empirique et exigences scientifiques. Le Bôme François pourrait bien devenir un modèle de formalisation réussie, ouvrant la voie à d’autres produits inspirés du savoir endogène africain.
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