Ils n’ont pas eu le temps de grandir, de courir, de rêver. Chaque année, au Cameroun, 80 enfants sur 1000 décèdent avant leur cinquième anniversaire, selon les dernières données disponibles. Derrière ce chiffre glaçant se cache une réalité complexe, faite de pauvreté, de privations multiples et de défaillances systémiques.
Le taux de mortalité des moins de cinq ans au Cameroun reste l’un des plus élevés d’Afrique centrale. En cause : des maladies évitables comme la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, mais aussi la malnutrition et les complications liées à la naissance. Dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, près de 20 % des enfants meurent avant d’atteindre l’âge de cinq ans. « Ces enfants ne meurent pas parce qu’ils sont nés prématurés. Ils meurent parce que leur famille est trop pauvre pour accéder à des soins de santé », souligne l’UNICEF.
Les experts s’accordent à dire que les 1000 premiers jours de vie de la conception jusqu’à l’âge de deux ans sont décisifs pour la survie et le développement de l’enfant.
Or, au Cameroun, 34,1 % des enfants de moins de 5 ans subissent des privations multiples, l’accès aux soins de base, à une nutrition adaptée et à l’eau potable reste limité dans plusieurs zones.
Pour inverser la tendance, les acteurs de la santé publique appellent à : augmenter les investissements dans la santé maternelle et infantile, former davantage de personnel médical qualifié, renforcer les campagnes de vaccination et de sensibilisation et améliorer l’accès à l’eau potable et à la nutrition « Le lieu où un enfant naît ne devrait pas déterminer s’il vivra ou mourra », a rappelé le Directeur général de l’OMS.
Le Cameroun a les compétences, les partenaires et les ressources pour changer le cours de cette tragédie silencieuse. Mais il faut agir vite. Car derrière chaque chiffre, il y a un prénom, une famille, une vie qui aurait pu s’épanouir.
Adolphe B.
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