Le secrétaire d’État auprès du ministre de Défense chargé des anciens combattants et victimes de guerre (SED/CACVG), Koumpa Issa a lancé le 10 septembre à Yaoundé, le tout premier symposium sur les victimes de guerre. La rencontre qui avait pour thème « Le SED/CACVG face aux défis de prise en charge des Victimes de Guerre » a rassemblé non seulement des experts, mais aussi des chercheurs et des acteurs de la société civile pour mener une réflexion profonde sur la prise en charge des victimes de guerre au Cameroun. Une rencontre qui permettra de proposer un cadre juridique renforcé permettant d’adresser efficacement la problématique de l’encadrement de cette couche vulnérable.
À l’issue du symposium qui prendra fin vendredi prochain, 12 septembre 2025, il est attendu la mise en place d’un cadre conceptuel des victimes de guerre ; d’un cadre juridique uniformisé et précisé ; la mise sur pied d’un cadre adéquat d’encadrement et de suivi des victimes de guerre, et une prise en charge plus accrue des déplacés internes. Aussi, Le symposium sera sanctionné par des recommandations adressées à toute la chaine de commandement : au niveau politique, stratégique, opérationnel et tactique. Un mécanisme de suivi-évaluation de la mise en œuvre des conclusions et recommandations du rapport final sera mis sur pied.
Pourquoi un symposium ?
Dans un contexte sécuritaire mondial marqué par la montée en puissance de mouvements extrémistes, le terrorisme s’est imposé comme une menace universelle, transcendant les frontières géographiques et culturelles. Au plan interne, les irrédentistes séparatistes anglophones dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’activent depuis près d’une décennie à fragiliser le tissu social et à diluer l’autorité de l’État dans le but de rompre l’ordre si patiemment établi. Bien plus encore, au plan régional et sous régional, le Cameroun, en intégrant la recherche des équilibres extérieurs comme orientation stratégique, a déployé plusieurs contingents dans la cadre des missions onusiennes de maintien de la paix (MINUSCA, MINUSCO, MINUSMA etc…).
Ainsi, les multiples engagements de l’armée sur les différents théâtres d’opérations intérieurs et extérieurs charrient des lots de conséquences. En plus des destructions matérielles et des pertes en vies humaines enregistrées malheureusement au cours de ces conflits, l’on note également un fardeau émotionnel et social considérable pour les victimes de guerre et leurs familles.
C’est pour cela que le Chef de l’Etat, Chef des Forces Armées avait tôt perçu les enjeux en annonçant lors du cinquantenaire de l’armée à Bamenda en décembre 2010, la création d’un Secrétariat d’Etat spécialement chargé des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre (SED/CACVG). Cette mesure sera concrétisée par le décret N°2011/408 du 09 décembre 2011 portant réorganisation du Gouvernement, et précisée par le décret N°2012/387 du 14 Septembre 2012 portant organisation et fonctionnement du SED/CACVG
Implémentation de la vision
Cette vision prospective du chef de l’Etat est implémentée au quotidien, depuis plus d’une décennie déjà, par les responsables du SED/CACVG. Elle prend des formes diverses, mais se résume à l’encadrement, au suivi et à l’assistance de ces couches vulnérables.
Si le volet de la gestion des anciens combattants a connu des avancées notoires, celui de la gestion des victimes de guerre tarde à être implémenté. La faute certainement en partie à cette notion que l’on n’arrive pas à cerner avec précision : Victime de Guerre. D’où l’urgence d’un symposium qui permettra aux experts multidisciplinaires de mener une réflexion profonde sur la problématique de la gestion des victimes de guerre au Cameroun. Il commencera par la définition des concepts pour aboutir à la question sensible de la prise en charge.
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